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Serial Mother, arrêtes où maman va sortir son gigot!

Serial Mother, arrêtes où maman va sortir son gigot!

Rewind !

Joie dans mon petit cœur, il y a quelques jours j’ai eu la chance de voir mon film favori de John Waters, Serial Mother sur grand écran. Et pour ne rien gâcher, la séance organisée dans le cadre du Festival Ecrans Mixtes se déroulait en présence du réal, MONSIEUR JOHN WATERS quoi !

Le public était lui aussi au rendez-vous, et quel public ! Autant vous dire qu’on s’est bien marré durant ce visionnage et j’espère que John Waters (si tenté qu’il ait participé à la séance a pu écouter les éclats de rires dans la salle). Enfin, je ne pouvais pas rêver mieux comme circonstances pour redécouvrir ce coup de cœur made in 90.

Vous savez à quel point j’aime les films des années 90 et surtout les films d’horreur. Alors, je ne vous dis pas la folie dans ma tête (et non rien à voir avec une dite malformation du cervelet dont je serais affublée).

Serial Mother est un film que j’affectionne tout particulièrement. Il regroupe tout ce que j’idolâtre dans le septième art, mes plaisirs coupables. Je ne peux pas lui résister, parce que les années 90, pour son absurdité qui ne tombe jamais dans la lourdeur ou le grotesque (dans le mauvais sens du terme) et pour son genre s’apparentant clairement aux films de Serials killers ou Slashers.

Parce que les films sur les psychopathes, c’est chouette non ?

Allez, ne faites pas genre je suis sûre que Mindhunter fait parti de vos programmes favoris.

Réalisation : John Waters
Avec: Kathleen Turner, Sam Waterston, Matthew Lillard, ...
Nationalité : USA
Genre : Horreur, Comédie
Année de production : 1994
Titre original : Serial Mom

Le pitch : Beverly est en apparence une respectable mère de famille, aimante et attentionnée. Mais elle a un petit défaut : Beverly n'aime pas qu'on la contrarie, elle, son mari ou ses enfants. C'est ainsi que des membres du voisinage vont disparaître, assassinés dans des conditions mystérieuses.

Au détour de plusieurs meurtres, on découvrira Matthew Lillard dans son premier grand rôle (il y a aussi eu Ghoulies 3 avant mais je suis pas sûre que ça compte), deux ans avant son apparition dans le slasher culte des années 90, Scream (oups, désolé j’ai encore mentionné Scream, c’est plus fort que moi). Son personnage dans le long métrage de Wes Craven fera d’ailleurs étrangement écho à celui qu’il incarne dans Serial Mother, notamment, dans sa fascination troublante pour les films d’horreur. J’aime à imager qu’il s’agit en fait du même personnage qui aurait (ATTENTION SPOILER) pris le même chemin que sa mère. Tel mère, tel fils quoi !

Dès les premiers instants Serial Mother semble s’installer dans la mouvance des films « inspirés de fait réel » sur les crimes stories ou encore les serials killers.

Rien de nouveau sous le soleil quoi !

Mais voilà, le message d’introduction type Massacre à la tronçonneuse laisse vite présager qu’il ne s’agit que d’une ruse et que l’aspect comico-burlesque, la satire prendra le dessus. Et surtout, que Serial Mother n’est en rien une adaptation de faits réels. Ainsi le ton comique du film est donné par les premières ligne de ce préambule. 

Si vous vous attendiez à un film du genre, Henry portrait d’un sérial killer, passez votre chemin.

Ou alors, laissez-vous emporter par la douce folie meurtrière de Beverly Stuphin.

Car si notre Beverly Stuphin a tout de la mère idéale, tout droit sortie des femmes de Stepford (un film qui tire aussi sur la satire dans son propos), elle pousse le portrait de la femme parfaite à son paroxysme. Gazouillant à la manière d’une princesse Disney, un doux chant pour mieux contrebalancer la scène à venir. Lorsque quelques minutes plus tard, elle montera dans sa chambre afin d’appeler sa voisine, non pas pour lui raconter les potins du jours mais pour insulter cette dernière de « cock sucker, pussy» et j’en passe et nous mettre face à un show hilarant.

Loin de la femme au foyer dépeinte dans les Desperate Housewife. Beverly évacue son mécontentement en zigouillant ses voisins, ceux qui ont le malheur de l’agacer, de mâcher du chewing-gum ou de porter des chaussures blanches durant la mauvaise période de l’année.

Des traits de caractères et idéaux que John Waters avouera tirer de sa propre mère, bon les meurtres en moins bien sûr. C’est donc dans un cadre parfait avec le stéréotype même de la famille et de son modèle archaïque : Deux enfants, une fille et un garçon, un mari dentiste et cette mère au foyer parfaite que John Waters installe cette MOTHER aux instincts meurtriers.

Plongez dans cette satire jouissive, vous allez voir, ça vaut le détour.

Entre les meurtres au climatiseur ou encore au gigot, je vous promets une bonne poilade. C'est de loin l’un des meilleurs métrages de John Waters à mon humble avis.

Le tout sublimé par la prestation de Kathleen Turner qui ne donne jamais dans la parodie et reste dans une justesse qui instaure un précieux équilibre entre burlesque et horreur. Comme si le rôle lui était taillé sur mesure. Faisant de Beverly une serial killeuse qui aurait largement sa place dans un épisode de Mindhunter. Si tenté qu’elle ait existé un jour.

Et dire que Julie Andrews avait aussi été pressentie pour ce rôle. J’imagine pourtant difficilement une autre actrice pour parfaire ce personnage de Serial Mother. De plus, c’est sans aucun doute la performance de Kathleen Turner qui empêche au film de John Waters de tomber dans une grossièreté qui aurait pu gâcher l’équilibre du long métrage. Ses autres longs métrages allant parfois dans cette grossièreté et un surplus de burlesque auquel je suis moins réceptive. En soit, Serial Mother est le film idéal à regarder avec votre douce maman pour la fête des mères. En tout cas, il est beaucoup plus facile d’accès que ses autres réalisations. C’est en effet son film le plus grand public, loin des films trashs parfois même à la limite du mauvais goût qui ont fait sa réputation dans les années 70.

Beyond the door

Cependant, s’il délaisse le trash pour un instant, son film n’en est pas moins une critique, une satire de la société américaine.

Dans Cécil B. Demented, il faisait un grand fuck décomplexé à la production hollywoodienne. Ici, c’est le puritanisme et le conservatisme qui en prennent plein la face. A travers le personnage complètement déjanté et un tantinet psychopathe illustré par Kathleen Turner. Il met en lumière l’envers du décor de la banlieue pavillonnaire en poussant la mère de famille bien sous tout rapport dans une image de tueuse.

Ainsi, Beverly aime tellement sa famille, lui est tellement dévouée qu’elle tuerait pour elle. Et les morts qu’elle sème sur son passage ne sont bien sûr que des dommages collatéraux. De plus, il s’agit aussi d’une critique de la création des mythes autour des Serial Killers et la fascination qui les entoures. Comment aux USA plus particulièrement, ils sont devenu pour certains comme Charles Manson le symbole d’idéologies et de cultes.

Enfin, Beverly Sutphin aussi cintrées et parfois même effrayante soit elle reste un personnage énormément attachant. Probablement, car elle est aussi, en quelque sorte la matérialisation (très extrême bien sûr) de cette petite voix intérieure qui pète littéralement un câble quand : on loupe l’entrée du métro, que quelqu’un regarde Netflix ou écoute la musique à fond dans les transports, quand quelqu’un allume son téléphone et regarde Snapchat à côté de toi durant toute la séance de ciné, …

Cet instant où tu t’imagines en train de crier à pleins poumons contre ce genre de personnages. La seule différence entre Beverly et le commun des mortels, ce sont ces coups de colère mortels.  

Enfin, je ne suis pas folle vous savez, vous aussi vous avez eu des moments de ce genre.

Et c’est ce qui rend les meurtres de Beverly, non pas effrayants (le but du film n’est pas de faire peur) mais terriblement jouissifs. Comme si elle mettait fin à toutes ces choses foutrement agaçantes du quotidien.

Beverly c'est une vision biaisée de la morale. Alors, attention à ne pas enfreindre ses règles ou vous passerez à la casserole. 

Vu en VOSTFR

 

 

 

 

 

Ma note : 

 

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