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La Hammer - Hurler de peur

La Hammer - Hurler de peur

La Hammer et son Hurler de peur, mon coup de cœur inattendu.

Hurler de peur - 1961

Retour sur l’horreur Hitchcockienne par la Hammer.

Difficile d’être totalement indifférente aux œuvres laissées par Hitchcock, comme une marque indélébile dans la production cinématographique. Plus qu’un réalisateur, Hitchcock à su s’imposer comme une véritable icone du cinéma d’horreur et du suspense. Faisant de ses créations, son univers, son personnage, un mythe à part entière. Si le personnage derrière la caméra n’a pas été sans histoire, principalement concernant son comportement envers ses actrices. Son œuvre, elle peut être sans aucun doute édifiée au rang de chef d’œuvre du septième art. Et c’est en 1960, que le réalisateur sortira l’une des œuvres, si ce n’est L’ŒUVRE, la plus emblématique de sa carrière, Psychose. D’abord méprisé par la critique (comme pour beaucoup de classiques du cinéma de genre), son film comptera par la suite parmi les classiques du genre, voir même l’instigateur d’un tout nouveau pan de l’horreur : l’horreur/le suspense Hitchcockien et son Whodunit. Le Psychose d’Hitchcock nous conte les mésaventures de Marion Cranes, une fugitive qui se réfugie au Bates Motel. Et pour la suite, je ne préfère pas vous en dire plus, à vous de découvrir ce long métrage, si ce n’est pas déjà fait.

Psychose - 1960

Aussitôt sorti sur les écrans, Psychose s’attira instantanément les foudres de la critique. Et ce, parce qu’au-delà du thriller classique, Hitchcock s’essaye à un nouveau genre, l’horreur !

Il surprend le spectateur, le prend au dépourvu et surtout, il met en avant son Whodunit. Une tournure scénaristique qui deviendra le fer de lance d’un sous genre de l’horreur, le Slasher. Le statut de classique que détient aujourd’hui Psychose n’était donc pas gagné d’avance. Mais si les critiques ne semblent pas conquises au premier abord, Psychose ne restera pas longtemps dans son coin. Plus qu’un simple classique, il sera l’instigateur d’un tout nouveau genre. Ainsi, il engendrera bon nombre d’émules.

Les thrillers Hitchcockiens sont légions et parmi la déferlante de productions plus ou moins bonnes, l’apparition d’une pépite encore méconnue (surtout en France) de La Hammer, Hurler de peur/Taste of fear/Scream of fear.

Et oui, parce que La Hammer si elle s’illustre majoritairement par ses films gothiques et fantastiques a elle aussi voulu s’essayer à l’exercice de style avec un thriller qui n’a rien à envier aux autres longs métrages du genre.

Mais qu’est-ce que La Hammer ?

La Hammer c’est LA société de production anglaise par excellence. Si aujourd’hui son nom ne vous dit peut-être rien, il fut un temps où elle était synonyme d’horreur, de frissons, de transgression et même parfois d’érotisme. Il s’agit là d’une des premières à avoir affiché du sexe et de l’horreur en couleur, ce n’est pas rien non plus ?

The quatermass xperiment - 1955

Mais la Hammer n’a pas toujours produit des œuvres horrifiques. C’est l’apparition du poste de télévision qui la poussera à changer son fusil d’épaule. Et pour cause, cette révolution et son nouveau mode de visionnage engendre très vite la désertion des salles obscures. Un impact culturel qui pousse les sociétés de productions à mettre en œuvre de nouvelles stratégies afin d’attirer à nouveau les spectateurs en salle. Et si la classification X sera la Némésis des réalisateurs d’horreur dans les années 80. A l’aube des années 50, La Hammer décidé elle de demander d’office cette classification (il en fallait une sacrée paire d’ovaires pour faire ça). Avec ce choix stratégique, elle impose d’emblée sa différence, elle prend ni plus, ni moins les devants de la censure. A partir de cet instant, La Hammer choisit de montrer l’horreur sans sommation, de l’horreur comme personne n’en avait vu auparavant. Une prise de risque qui leur permettra très vite de passer en tête du box-office.

Le long métrage qui marquera ce tournant décisif dans leurs productions n’est autre que The Quatermass Xperiment sorti en 1955. Un film devenu culte pour bon nombre de cinéphiles, et notamment, parmi eux Big John alias John Carpenter. Avec ce nouveau film, La Hammer transgresse le bon gout de l’époque et nous plonge au cœur de l’épouvante. Ne craignant plus la censure puisqu’elle en a déjà pris les devants, elle décide même de jouer avec celle-ci. Allant jusqu’à changer le titre de son film, de The Quatermass Experiment à The Quatermass Xperiment (la classification X étant généralement destinée au films érotiques). La Hammer choisit de ne plus tapir l'horreur dans l’ombre. Le tout dans une réelle volonté de choquer le spectateur, de le confronter à l’épouvante. Dans The Quatermass Xperiment, le monstre est exposé à la vue de tous, il est alors question de créer l’effroi et d’afficher l’horreur.

 

 

A partir de ce premier succès, La Hammer change sa formule et fait de l’horreur son crédo. Parmi leurs productions majeures, l’adaptation du roman de Mary Shelley, Frankenstein. Avec leur Frankenstein s’est échappé, La hammer opère un tour de force puisqu’elle présente l’un des premiers films d’horreur en couleur. Les britanniques s’imposent alors définitivement comme les maîtres de l’horreur et du fantastique. Ainsi, ils sont les précurseurs d’un genre et s’illustrent comme l’horreur british de référence, la british mania développée autour des Beatles jouant bien sur en leur faveur, tous ce qui est britannique prend de l’ampleur. Ce film marquera aussi le commencement d’une série d’œuvres gothiques accompagnées de leurs monstres avec pour égéries Christopher Lee et Peter Crushing.

 

Hurler de peur - 1961

Abandonner le gothique pour mieux régner !

Durant les années 50, La Hammer forte du succès de son Frankenstein s’est échappé multiplie les productions gothiques en couleurs. Malheureusement pour eux, les monstres n’ont plus le vent en poupe à l’aube des 60’s. Le gothique et les monstres qui ont fait leur succès sont en train de causer leur perte. De ce fait, La Hammer va chercher à se renouveler, mais leurs tentatives sont veines. Elle s’essayera en effet à plusieurs genres sans réel succès majeur. Et c’est par le scénario de Jimmy Sangter qu’elle va surfer sur le popularité encore récente de Psychose. Avec la nouvelle réalisation d’Hitchcock un tout nouveau genre prend les devants et chacun veut sa part du gâteau. Ainsi, Hurler de peur fait lui aussi parti des nombreux émules et dérivés du Bates Motel. Grace à Hurler de peur, La Hammer renvoie ses monstres au placard, elle abandonne les décors gothiques et s’essaye au suspense.

 

 

Réalisation : Seth Holt
Avec: Susan Strasberg, Ronald Lewis, Ann Todd....
Nationalité :  Royaume-uni
Genre : Thriller
Année de production : 1961
Titre original : Taste of fear

Le pitch :  Une femme paralysée, Penny Appleby, retourne à la maison familiale après la disparition de son père. Avec le chauffeur de la famille, elle recherche les raisons de la disparition de son père. Durant cette enquête elle aperçoit le corps de son père dans de nombreuses pièces de la maison, mais celui-ci disparaît rapidement avant que quelqu'un d'autre n'observe le corps...

 

 

 

Hurler de peur, un petit bijou signé HAMMER

C’est donc moins d’un an après la sortie de Psychose que Seth Holt passe derrière la caméra afin de réaliser le projet porté par Jimmy Sangter. A l’origine du script, Sangter reste à la production et laisse le champ libre à Seth Holt pour la réalisation de son thriller. Si le script est dans les tuyaux depuis 1959, ce n’est qu’après le succès retentissant de Psychose que La Hammer décide finalement d'accepter le projet. Probablement plus inspiré par Les diaboliques (1955) que par Psychose, c’est tout de même l’œuvre d'Hitchcock qui permettra à Hurler de peur de voir le jour.

Puisqu’il faut faire peau neuve, la direction artistique sera diamétralement opposée aux habituelles productions de La hammer. Tout d’abord par un retour au noir et blanc, elle qui avait quelques années auparavant apporté la couleur dans l’horreur. Mais aussi dans son choix de filmer au cœur d’un décor naturel, en France. Et si, le gothique n’est plus de mise dans ce nouveau long métrage La hammer garde cependant une mise en scène théâtrale avec à son bord, son fidèle Christopher Lee. S'en est fini de Dracula, ici Christopher Lee campera le rôle d'un médecin adepte des nœuds papillon. Mais celles qui crèveront l'écran, ce sont Ann Todd et Susan Strasberg.  A elles deux, elles forment un duo digne du film de Clouzot, Les diaboliques (1955). D'ailleurs, le long métrage ne manquera pas de s'en inspirer. Tant par son actrice Ann Todd aux airs de Simone Signoret dans Les diaboliques, par la mise en scène, mais aussi par l'importance de la piscine dans le mystère central du long métrage. Susan Strasberg quant à elle n'a rien à envier aux plus grandes scream queens, elle nous livre des cris d'une grande beauté. Le tout filmé avec une maîtrise magnifique du contraste qui apporte considérablement à l'ambiance du film 

Niveau pitch on se pose dans une intrigue plutôt banale en apparence qui commencera très vite à mettre en place des éléments troublants touchants au surnaturel. Hurler de peur nous embarque dans les mésaventures de Penny alors qu'elle rentre en France afin de rendre visite à son père qu'elle n'avait pas vu depuis des années. Une fois arrivée sur les lieux, elle découvre qu'il est absent et fait la connaissance de sa belle mère. Seulement, si son père semble s'être absenté pour affaire, Penny ne tarde pas à avoir des visions fantomatiques le concernant. A partir de cet instant, une ambiance fantasmagorique et anxiogène s'agence sous nos yeux. Une histoire où chaque personnages semble cacher son lot de secrets. 

Enfin, l’intrigue qui se déroule en quasi-huit clos est définitivement l’un des points forts du long métrage. C'est un thriller psychologique, un drame familial qui prend forme, le tout magnifié par une photographie et une gestion des ombres hors pair. Et ce, sans oublier les sublimes gros plans sur les visages des protagonistes, nous offrant un panel d'expressions mémorables, en particulier le cri de Penny interprétée par Susan Strasberg.

Bon, vous l'aurez compris, Hurler de peur fait parti de mes films coup de cœur. Il s'agit de l'un des plus beaux films dans sa catégorie. Tristement méconnu en France, il n'avait jusqu'alors eu le droit qu'à une très médiocre édition DVD. Mais c'était sans compter l’intervention d'ESC et de sa magnifique édition médiabook . 

Empressez vous de découvrir ce chef d'oeuvre caché. 

Lien vers la critique vidéo :  https://www.youtube.com/watch?v=oyZ_e3ISs3c&t=2s

Vu en VOSTFR 

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