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Série TV - Marianne, l'horreur à la française

Série TV - Marianne, l'horreur à la française

Je suis Misery, je suis Marianne ...

Mais aussi un peu Freddy Krueger. 

Alors qu’Alexandre Aja (l’ancien prodige français) signe Crawl, un film américain de série B dans le courant de l’été. Imprégnant son thriller angoissant d’alligators comme prédateurs ultimes, bien plus dangereux qu’une tempête. On est en droit de se questionner sur l’avenir du cinéma de genre en France. Même s’il reste encore une niche, il revient tout de même sur le devant de la scène avec des propositions comme Revenge ou encore Grave (le prix Gérardmer de 2017). Cependant, il ne s’est pas encore totalement fait une place dans la production cinématographique française. Et l’annonce d’une production Netflix originale française dans le genre de l’horreur m’inquiète et m’intrigue énormément. Première série d’horreur pour les français chez Netflix, comme quoi les Français ne proposent pas que des séries types Plan cœur (même si j’adore) ou encore Dix pour cent et il se pourrait que l’on en redemande.

C’est au cœur d’un village Breton ou se mêle secrets, cauchemars, sorcières et bains de sangs que Marianne prendra racine. Sur le papier, la série semble illustrer un univers horrifique aux airs gothiques/pop hantés par le fantôme de Marianne. 

Première diffusion : 13 septembre 2019
Avec : Victoire Du Bois, Lucie Boujenah, Tiphaine Daviot, ...
Nationalité : France
Genre : Epouvante - Horreur
Année de production : 2019

Titre original :  Marianne

Mais que nous propose Marianne, la nouvelle série Netflix sortie le Vendredi 13 septembre ?

Quoi de plus significatif, que cette date, Vendredi 13 pour la série de Samuel Bodin. Marianne est une série qui se base sur un postulat somme toute classique. Celui de l’auteur pourchassé par ses créations. Emma Larsimon est une autrice de livres d’épouvantes à succès, mais alors qu’elle sort l’ultime tome des horreurs de Marianne, son monstre littéraire. Elle est soudain poursuivie par cette dernière. Une quête mystérieuse et angoissante entre rêve et réalité va alors s’agencer sous les yeux d’Emma. C’est donc à la manière de Misery ou encore Freddy sort de la nuit que Marianne nous expose le cauchemar de l’auteur/du créateur. Mais c’est ici que la comparaison s’arrête entre les deux univers. King sera bien sûr toujours un peu présent, il plane telle une ombre fantomatique tout comme celle d’Edgar Allan Poe autour de l’univers littéraire horrifique de la série. Ainsi, des petits clins d’œil aux adaptations de ses romans tel que Shining viendront renforcer l’hommage. Le plus parlant est probablement l'écho au Redrum de Kubrick dans son adaptation de Shining. Cependant, quand dans Misery, il s’agissait d’une fan psychotique qui ne pouvait se résoudre à la fin de son héroïne. Quand Annie était bien dans la réalité alors qu’elle séquestrait Paul Sheldon pour qu’il ressuscite sa Misery...

...Marianne elle, est là dans l’épouvante pure et elle mêle les fantasmes à la réalité. Par ce fait, elle se rapproche du volet ultime de Wes Craven sur son croquemitaine des rêves ou plutôt des cauchemars, Freddy Krueger dans Freddy sort de la nuit. A travers cet ultime opus, Craven mettait en avant son cauchemar celui de Freddy, de son personnage. Mais aussi celui d’un personnage de fiction qui finit par se matérialiser en un démon, un démon qui veut prendre vie une dernière fois dans un long métrage. Par la création et son ampleur, il donne du pouvoir, de la puissance à son monstre. Ici, dans Marianne, il s’agit d’un monstre de roman mais les procédés semblent être irrémédiablement liés. Car Marianne, tout comme Freddy ne veut pas que son histoire se termine. Et l'univers des rêves ainsi que les chants des enfants appuieront fortement son lien avec le croquemitaine au gant de fer. Ainsi, Marianne choisit de nous offrir une version 2.0 de la comptine de Freddy Krueger. Parmi les influences de Marianne, on pourra mentionner L'exorciste, The Visit, Mirrors mais The nightmare on elm street est LA référence de Marianne par excellence : Les cauchemars, les finalités de son monstre, la comptine, ... Et c'est dans le final de sa première saison que Marianne appuie et certifie son inspiration en mentionnant les enfants d'Elden qui comme ceux d'Elm Street sont punis pour les fautes de leurs ancêtres. 

Néanmoins, le King, Freddy Krueger et le cinéma d'horreur ne sont pas les seules inspirations notables de la nouvelle production Netflix. Il serait difficile de ne pas voir dans la palette chromatique de Marianne une forte inspiration à mon coup de cœur tous formats confondus, The haunting of hill house. La série de Mike Flanagan dont je ne cesserais de faire l’éloge et qui va bientôt se voir offrir une deuxième saison pour notre/mon plus grand plaisir. Tout comme The haunting of hill house, la photographie se pare de bleu et rouge, le tout mêlé dans un clair-obscur. Et histoire de s’assurer une place au rayon des séries internationales, elle arbore aussi les coloris néons si chers à Stranger Things. Elle tentera aussi d’arracher une certaine nostalgie dans un flashback maladroit. Il s’agit d’ailleurs peut être bien du passage le moins pertinent de la série. Sans aucun doute car il s’empêtre dans les clichés et les non-sens. En outre, la série maîtrise parfaitement les instants de tensions, qui sauront vous faire monter la pression en reprenant l'horreur à la James Wan

Samuel Bodin utilise les ficelles de l’épouvante classique mais c'est aussi ce qui fait osciller sa série entre redite et création originale. Durant la première partie de saison, Marianne se cherche parmi les clichés de l'épouvante sans toutefois atteindre un chemin qui lui est propre. Malgré tout, elle finit par poursuivre dans un style un peu pompé mais qui trouve tout de même sa place. Finalement, Marianne s'agence comme le terrain des expérimentations horrifiques de Samuel Bodin, ce qui la rend extrêmement ludique. La série semble prendre de multiples facettes pour nous amener vers les recoins sombres de l'épouvante. Et pour ne rien enlever à Marianne, la série évolue dans une ambiance et un esthétisme magnifique. Qu'il s'agisse du visuel de Marianne, des effets spéciaux ou encore des lieux ou l'horreur opère. Marianne est un parcours dans les méandres de l'horreur qui si elle ne vous fait pas sursauter vous interpellera par sa beauté. 

Mais bon, parce que oui comme toujours il y a un mais. Parce que rien n'est parfait.

Ce qui empêche la série d’atteindre le niveau auquel elle prétend, réside probablement dans son jeux d’acteurs. Son rôle principal Victoire Du Bois (Emma) oscillant sans cesse entre un jeu moyen et un plutôt mauvais. C’est ce jeux qui fait malheureusement retomber l’angoisse et le rythme installé par Samuel Bodin. Si la série n'était pas aussi belle et aussi juste sur les moments d'angoisse, elle frôlerait le ridicule à cause de ses acteurs.  Bien heureusement, Mireille Herbstmeyer vient rehausser le niveau de jeu de tout le casting. Elle se révèle dans la première partie de la série dans le personnage de Marianne, elle est troublante et angoissante à la fois. Son  personnage, celui de Marianne est un mythe né du cauchemar de Samuel Bodin, le réalisateur. Un cauchemar qui le poursuivait à l’âge de 12 ans, celui d’une sorcière qui prenait l’apparence d’êtres aimés. Cependant, elle ne pouvait mentir sur son identité. Bon programme non ? 

Au fur et à mesure ou j'écris ces lignes, mon avis sur Marianne a considérablement évolué. Passant d'une série divertissante au pitch plutôt simple à une vraie découverte. L'une des séries française de genre qui au même titre que Les revenants mérite d'être vue. Partir méfiante pour finalement conclure sur un visionnage plus que satisfaisant, un petit avant gout pour la saison 2 de The haunting of hill house probablement. Bravo Samuel Bodin, pour cet exercice de style qui malgré quelques bémols est une réussite horrifique. Alors maintenant saison 2 ou pas j'attends de savoir... Le final se boucle sur une fin ouverte dans l'optique d'une saison 2, enfin si le public est au rendez vous. 

Disponible sur Netflix depuis le 13 septembre 2019.

 

 

 

 

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