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Les Zombies Cannois - Zombi Child

Les Zombies Cannois - Zombi Child

Zombi Child, No more brains !

Après mon article sur The Dead Don’t Die, film d’ouverture du Festival de Cannes, je décide de rester dans l’univers des zombies avec Zombi Child. C'est une grande année pour le film de genre à Cannes et on espère que ça continuera dans ce sens-là. Cette fois-ci on part sur un film français traitant du zombie vaudou. Un film de zombie français, on peut dire que ça m’intrigue énormément. Et pour cause, les français ne sont pas vraiment connus pour leur films de zombies légendaires. Et puis, après mon dossier d’articles sur les zombies Italiens et les zombies de Romero, vous savez que les zombies, ben moi j’aime bien ça. Même quand le mythe semble dépassé et qu’il n’arrive plus à se renouveler, je suis présente au rendez-vous, qu’il s’agisse d’une série ou encore d’un film. Alors quand j’ai ouïe dire qu’un nouveau film de zombies sortait en salle, je me suis empressée d’aller le découvrir.

Mais Zombi Child de quoi ça parle ?

Il s’agit là d’un film s’articulant entre deux époques distinctes (trois si l’on ajoute le flashback final mais je préfère ne pas en tenir compte). Ces deux époques ne font finalement qu’unes pour nous conter le récit de Zombi Child (enfin ça c’est sur le papier parce que finalement ça ne fonctionne pas vraiment). Zombi Child illustre l’histoire d’une adolescente en plein émois. On y suit Fanny et sa sororité et leur nouvelle amie Mélissa, une étrange étudiante passionnée de films d’horreur. En parallèle, l’histoire vraie de Clairvius Narcisse et de sa zombification s’agence sous nos yeux. Une triste histoire d’un homme zombifié en 1962 qui retrouvera sa famille seulement 12 ans plus tard.

Et sur le principe Zombi Child m’intrigue et attise ma curiosité. Le retour aux origines du zombie est un choix plutôt intéressant, quand tous les zombies modernes types The Walking Dead, Resident Evil semblent épuiser leur quota d’originalité. Et quand tout semble se répéter inlassablement avec quelques variantes des codes instaurés par La nuit des morts vivants de Romero. Un retour au zombie pré-Romero ne semble donc pas être une mauvaise chose. Parce qu’avant d’être un zombie avide de chair fraîche allant toujours plus vite (comme le mentionne l’une des jeunes filles qui se questionne sur la rapidité des zombies au cinéma), plus puissants et plus ridicules comme en témoigne le dernier opus de Resident evil. C'est une créature tirée du folklore haïtien. Et ce n’est pas la première fois que le mythe du Zombie opère un retour aux sources. Des longs métrages tel que I walk with a zombie de Jacques Tourneur ou encore L’emprise des ténèbres de Wes Craven ont déjà traité le sujet. A la manière d’orthographier le titre de son film Bertrand Bonello montre qu’il reviendra à la genèse du zombie. Il orthographie ainsi Zombi sans le E, à son orthographe originale, Zombie avec un E étant l’orthographe américaine mise en place par la suite.

Réalisation :  Bertrand Bonello

Avec :  Wislanda Louimat , Louise Labeque ...

Nationalité : France 
Genre : Horreur  Morts Vivants 
Année de production : 2019
Titre original :  Zombi Child 

Le pitch: Haïti, 1962. Un homme est ramené d’entre les morts pour être envoyé de force dans l’enfer des plantations de canne à sucre. 55 ans plus tard, au prestigieux pensionnat de la Légion d’honneur à Paris, une adolescente haïtienne confie à ses nouvelles amies le secret qui hante sa famille. Elle est loin de se douter que ces mystères vont persuader l’une d’entre elles, en proie à un chagrin d’amour, à commettre l’irréparable.

Le zombie aux origines.

Le zombie est donc avant tout un mythe, une croyance haïtienne. Et si la croyance est évoquée comme un conte ou un mythe entre les esclaves. C"est après 1889 qu’elle est popularisée. Grace à "Two years in the french west indies" de Patrick Lafcadio Heam l’Amérique découvrira le zombie. C'est à travers cet ouvrage qu'il mènera son enquête sur ceux que l'on définit comme les "morts qui marchent". Il conte aussi l'histoire de l'île où se situe les morts-vivants, "l’île des revenants". Mais c'est définitivement par l'écrit de William Seabrook que les zombies viendront bouleverser les croyances communes. En 1928, William Seabrook part percer le mystère du culte des morts. Son ouvrage, "L’île magique" servira de base pour le film culte White Zombie bien que les informations comprises dans ce livre ne soient pas toujours d'une grande fiabilité. Ainsi, la description qu'il instaurera de trois zombies marchant d'un pas lourd sous ses yeux définira les codes du zombie tel qu'il sera dépeins par le cinéma de son époque. Selon les premières descriptions du "zombie", il s'agit d'un être humain, une coquille vide, une sorte de corps dépourvu d'âme qui n'a plus qu'un semblant de vie mécanique. S'il garde la possibilité de se mouvoir, il ne pense plus et n'est plus maître de son corps, ainsi il sera facile de l'asservir. Et pour cause, dans la majorité des cas, les zombies étaient rendus au statut d’esclaves dans les champs de cannes à sucres. Toujours en veillant à ne leur donner ni viandes, ni sel sous peine de prendre le risque de les sortir de leur état de veille, ils seraient en effet libérés de leur sortilèges. 

La poudre à zombie entre science et magie. 

Loin de l'origine nucléaire, climatique ou encore chimique, le zombie provient d'une poudre à zombie. Cette même poudre que Bertrand Bonello met en avant dans les premiers plans de son film. Et si son oeuvre n'est pas réussite sur le plan de la fiction mais aussi de la gestion des flashbacks, elle s'apparenterait presque au genre du documentaire et ça fonctionne. Sans utiliser l'abondance d'effets, le réalisateur trace un portrait réaliste du mythe du zombie et de sa transformation. Il met l'accent sur le passage d'humain doté d'âme à celui d'une bête au semblant de vie mécanique. Aux origines, le zombie qui se définit comme un humain dont la vie aurait été écourtée pour ensuite être ramené d'entre les morts s'apparente au folklore. Mais la poudre à zombie serait plus une drogue qui réussirait à simuler la mort. Et c'est justement l'histoire de Clairvius Narcisse, dont Bertrand Bonello traite dans son long métrage qui renforcera le fantastique autour du mythe du zombie. Alors qu'en 1962 Clairvius Narcisse trépasse, il réparait en 1880 dans son village. Aucun doute possible, ses empreintes prouvent qu'il s'agit bien de Clairvius pourtant déclaré mort depuis des années. Ainsi, il devient le premier cas de zombification connu des scientifiques. Et alors que Wade David, un anthropologue Canadien du XXème siècle étudie son cas, il réussira à trouver la recette de la fameuse poudre à zombie.

Attention, à vos livres de cuisines! La recette comprendrait du crapaud, du serpent, des plantes, des restes humains et du poisson globe ( un poisson qui peut s’avérer mortel s'il est mal préparé ). C'est indéniablement le poisson globe qui conférerait ses propriétés à la poudre grâce aux toxines (la tétrodotoxine) qu'il contient. C'est par ailleurs d'après l'un des écrits de Wade David "The serpent and the rainbow" que Wes Craven réalisera L'emprise des ténèbres, l'un des films les plus connu traitant du zombie vaudou. En outre, comme dans tout mythe, il y’en a bien sûr à prendre et surtout à en laisser. Les études sur les zombies vaudou sont nombreuses mais il est difficile de d’emmêler le vrai du faux. 

Et ce long métrage alors que vaut-il ?

Bien avant de réaliser Zombi Child, Bertrand Bonello semble influencé par le cinéma de genre avec des réalisations comme Nocturama. Cependant, son attachement au genre n'est jamais vraiment défini. Ici, avec son nouveau long métrage il s'inscrit volontairement dans un film de genre, le film de zombie. Dans Nocturama il fait écho à Romero et son Dawn Of The Dead. Et aussi, mais surtout à ses zombies qui n'ont plus leur place dans la société. Avec son film de morts-vivants, Bonello retourne aux origines du zombie. Il choisit donc de s'orienter vers le vaudou, ses rituels et d'intégrer son long métrage non pas dans un fantastique horrifique mais dans un réalisme glaçant proche du documentaire. Bertrand Bonello nous lance en pleine figure, sans phare la triste réalité de l'esclavagisme et de la zombification. Loin des jumpscare, de l'action et des zombies sanguinolent, Zombi Child évolue dans une sphère ultra lente et réaliste. Mais ce rythme entre deux époques à défaut d'apporter au long métrage a tendance à saccader le rythme et perdre le spectateur. Il s'axe sur l'histoire de Narcisse et sur celle d'une jeune fille mal dans sa peau et emprunte à ses premiers émois. Seulement, si le pitch intrigue, il tombe à l'eau. Le film souffre d'une réalisation qui cherche son identité sans jamais vraiment l'affirmer. Et le gros bémol de Zombi Child réside dans cet entre deux époques, le film a le cul entre deux chaises.

Finalement, si Zombi Child s'en était tenu à l'histoire de base à la manière d'un documentaire on aurait peut être pu en tirer quelques chose. Mais voilà, les flashbacks sur Narcisse sont longs et n'apportent pas toujours au film. On l'a bien comprit, Bertrand Bonello veut nous plonger dans un souvenir et sa persistance entre les différentes générations. Une fille qui est devenue Mambo, qui perpétue les croyances vaudou et une petite fille qui est elle aussi une zombie d'une autre sorte par son uniformisation dans une école prestigieuse. Ainsi, les parallèles se font entre les différentes générations. Et plus précisément Mélissa la petite fille zombie dans une école pour enfants de personnes décorées par la légion d'honneur et son grand-père Narcisse qui a subit l'ultime punition, la zombification. Seulement, quand l'époque contemporaine promet de nous apporter un univers fantastique et fort, elle fait un flop. Elle s'articule comme un teen movie qui nous laisse tristement sur notre faim. Les sauts incessants entre les époques ne fonctionnent pas. C'est cette discontinuité fragile qui ne m'a jamais permise de rentrer dans le long métrage de Bonello. Le réalisateur à la volonté de mettre en oeuvre son univers mais j'ai été imperméable à celui-ci. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé, j'ai cependant adoré les choix musicaux de Bonello pour son film qui lui apportent un aspect fantasmagorique. Par instant la mise en scène et la B.O dépeigne un internat aux airs de Suspiria mais cependant malgré des propositions intéressantes, Zombi Child un équilibre trop fragile. En somme, Zombi Child fait preuve de bonne volonté et remet en avant le mythe vaudou trop oublié dans le cinéma contemporain. Cependant, la sauce ne prend pas et lorsque qu’apparaît le générique de fin je reste sur un gout d'inachevé. 

Vu en VF à l'UGC Confluence. 

Ma note : 

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