Sagas d'horreur - Les slashers - Vendredi 13 (3) -Meurtres en 3 Dimensions

Meutres en 3 dimensions / Le tueur du vendredi 2 / Friday the 13th part 3

Le second opus des Vendredi 13 est sorti il y a tout juste un an et les aventures de Jason sont toujours aussi rentables. La Paramount décide donc de lancer une suite du tueur du Vendredi. Une suite tous les ans, c’est un bon rythme tant que l’affaire rapporte. Ce nouveau chapitre prendra le nom de Meurtres en 3 dimensions en France et un peu plus tard celui de Vendredi 13, le tueur du vendredi 2. Alors que le long métrage précédent prenait place 5 ans après le carnage du premier vendredi 13. Ce troisième opus s’installe le lendemain du tueur du vendredi. Mais du coup, attendez…. Ce n’est plus un vendredi 13 non ? Dommage, on ne dira rien mais niveau mythe on passe à côté de la date phare du slasher. Pour ce nouvel opus, Steve Miner, le réalisateur du précédent film retourne derrière la caméra. Et cette fois-ci, la Paramount compte bien envoyer du lourd car ce nouvel épisode sera en 3D.

Réalisation : Steve Miner
Avec:   Dana Kimmell, Richard Brooker,...
Nationalité : USA
Genre : Horreur, Slasher
Année de production : 1982
Titre original : Friday the 13th Part 3

Le pitch : Un bel été de rêve au Camp de Crystal Lake tourne au cauchemar et plonge à nouveau dans une indicible terreur un groupe de conseillers naïfs. Ignorant le passé sanglant du camp, ils sont victimes les uns après les autres de Jason qui, dans sa démence, les poursuit sans relâche.

Une prouesse technique  

Si Le tueur du vendredi 2 sort en 3D ce n’est pas dû au hasard. En 1982, le concept de la 3D séduit le nouveau producteur de Vendredi 13, Frank SR. qui se dit qu’il pourrait l’intégrer aux grandes productions de la Paramount. La suite de Vendredi 13 s’avère être le candidat idéal pour ce procédé. Cependant, partir sur une production en 3D est un pari risqué pour l’époque. De plus, le nouvel opus n’apportait pas grand-chose niveau scénario, tout reposait sur la 3D. La Paramount avait tout de même misé gros sur ce bébé entre les nouvelles caméras et les dispositions pour la diffusion en salle. Un investissement qui s’est avéré payant, car aujourd’hui le troisième Vendredi 13 est le plus rentable de toute la saga. Devant le succès de Meurtres en 3 dimensions, une série de nouveaux films en 3D voient le jour tel que Les dents de la mer 3, Amityville 3 ou encore Parasites. Un effet de mode qui passa donc aussi vite qu’il était apparu. Quel dommage que la paramount n’est pas édité de version 3D en Blu Ray. Je n’ai malheureusement pas réussi à mettre la main sur la version 3D du film.

Mais un scénario encore insuffisant

Si la mise en place de la 3D illustre les efforts techniques mis en place pour le troisième opus. Elle ne facilite pas les conditions de tournages surtout pour les acteurs. Les prises se multipliaient afin d’obtenir le bon rendu : demandant par exemple 40 prises pour la scène du tisonnier afin d’avoir le bon résultat. Tout tournait autour de la fameuse 3D, de fait que le jeu d’acteur n’avait plus vraiment d’importance. L’un des membres du casting allant même jusqu’à affirmer qu’ils ne se souciaient pas de leur jeu d’acteur mais plus de leur façon de manier le yoyo devant la caméra. Et le jeu d’acteur n’est en effet pas des plus réussi, mais rien comparé aux précédents opus. Enfin, pour ne pas déroger à la règle, les scénaristes ne font pas dans la dentelle niveau scénario, encore une fois on est sur quelque chose de très simple. Les bases sont elles aussi sans surprises, reprenant les codes des deux premiers films. Les personnages restant dans les stéréotypes du slasher movie et vacillant par instant vers le teen movie sanglant. Entre le bon copain aux blagues un peu pourries, le lover, l’innocente, les vilains bikers et j’en passe.

Et l’histoire de SAMEDI 14 dans tout ça ?

Donc niveau scénario ce n’est pas la folie. Mais alors dans quel contexte se situe ce nouvel opus ? Ce nouveau volet est une suite directe du tueur du vendredi. Initialement, Le tueur du vendredi 2 ou Meurtres en 3 dimensions suivait Ginny, la final girl du deuxième film alors qu’elle était à l’hôpital psychiatrique dans un état de trauma suite à l’attaque de Jason. Jason ne serait pas mort et tenterait encore une fois de la tuer ainsi que tous les patients qu’il croiserait sur son chemin. Une possibilité de scénario qui m’aurait pas mal emballée. Mais pour changer, comme Adrienne King, Amy Steel refuse de revenir afin d’être la protagoniste du nouveau volet. Un refus qui me désole, et dire que Vendredi 13 aurait pu prendre une autre tournure scénaristique, avec une final girl qui dure.

Maintenant que Ginny n’est plus une piste exploitable, il faut trouver un autre moyen de faire revenir Jason pour de nouveaux meurtres sanglants en 3D.

Si le premier choix de scénario était plutôt prometteur, le choix final est un peu léger. Soit, une bande de jeunes partis en vacances dans la grange de Chris le lendemain des événements du deuxième film. A croire que les journaux n’ont pas assez parlé des meurtres de Crystal Lake !

Histoire de nous rafraîchir la mémoire, Steve Miner pose son résumé comme pour le tueur du vendredi. On aurait limite pu s’éviter les autres opus si on avait su que le résumé venait à chaque intro. Pour ne pas décevoir le spectateur, les scénaristes tentent alors le tout pour le tout. Ils nous sortent un lien peu crédible entre la final girl et Jason. Ces raccourcis pour lier le tueur et sa final girl feront bientôt parti des formules répétées de la franchise, que ce soit avec le Jason enfant ou encore par les liens du sang. Les scénaristes ne reculeront devant rien pour faire revenir Jason et surtout donner un semblant de sens à l’histoire, et ce, en vain.

Enfin, le mythe de Jason prend ses marques.

Mais peut être plus que sa technique 3D ou encore son scénario encore un peu léger, ce qui fera de cet opus l’un des plus marquant. C’est définitivement l’instauration des codes de la franchise, ENFIN ! En effet, si niveau histoire ce n’est pas encore ça et ça ne sera jamais l’un des points forts des Vendredi 13, la saga a enfin une identité qui lui est propre. Si le film précédent pose les bases de l’univers des Vendredi 13, celui-là les arbore définitivement. Fini le tueur inexistant, le sac à patate lui-même tiré d’un autre film et le manque de présence du tueur. Jason enfile son fameux masque de hockey, symbole de sa force, son immortalité et surtout qui le détache de tout sentiment d’humanité. Lorsque Jason prend son masque qui sera sa marque de fabrique durant 12 volets et encore aujourd’hui au-delà des films. Il le prend sur l’une de ses victimes, cette scène reste à présent l’une des plus marquante de la saga. Ce troisième long métrage marque ainsi le passage de Jason, tueur né d’un patchwork entre différents films vers un tueur de légende avec ses propres attributs. Jason Voorhees, le tueur nait sous nos yeux. Ce n’était pas trop tôt, on a failli attendre.

En plus d’être témoin de la construction d’un personnage phare. Ce long métrage opère aussi de nombreux changements. On l'a dit, tout d’abord par le masque que porte Jason mais c’est aussi sa carrure qui change à partir du troisième film pour aller vers un personnage plus carré avec des airs de catcheurs.

Revenons sur les origines du masque de Hockey. Dans le second film, Jason se cache le visage avec un sac à patate. Ce choix artistique n’est pas un succès, le masque n’est pas effrayant. En plus de ça, il devient gênant pour l’acteur incarnant Jason. L’acteur avait de nombreuses brûlures et ne voyait pas bien lors des scènes car il n’avait qu’un œil dégagé. Mais ce qui motiva définitivement l’équipe de changer d’accessoire c’est plutôt un concours de circonstance. En effet, la même année, David Lynch sort le film Elephant man. Dans ce long métrage, le personnage portait lui aussi un sac similaire sur la tête pour cacher une difformité. L’association faite entre ces deux films, le personnage de Jason perdait toute vocation à effrayer. Et c’est ainsi que Jason a perdu son sac à patate. On ne remerciera jamais assez David Lynch pour sa contribution non volontaire dans l’abandon du fameux sac à patate. Après plusieurs tests, c’est finalement le masque de hockey qui fut choisi pour Jason.

Encore une nouvelle final girl !

Puisque Amy Steel alias Ginny n’est plus d’actualité, il faut mettre en avant une nouvelle survivante. Le scénario inclus une bande nouveaux jeunes mais aussi une final girl. Sans est fini des petites têtes blondes. Cette fois-ci c’est Dana Kimmell connue pour son rôle dans un autre slasher, Sweet sixteen qui reprend le flambeau. Elle campera le rôle de Chris, une jeune femme qui aurait déjà croisé le chemin de Jason alors qu’elle s’enfuyait dans les bois. Pour ne pas trop varier, Vendredi 13 nous assommera avec une fin à coup de kayak. Là aussi, le film bénéficiera de plusieurs fins. Dans celle que l’on connait Chris est sur le kayak alors qu’elle croit apercevoir Jason. Dans une autre fin, elle retrouve tous ses amis morts, mais cette fin semblait trop définitive. Et enfin dans une dernière version elle finit par se faire tuer par Jason et perd donc son statut de final girl.

Bien que n’apportant rien de plus au niveau scénaristique. Ce troisième opus est un plaisir coupable qui marque la genèse d’un mythe du slasher movie. Tout comme ses successeurs, il est maladroit et un peu bancal. Mais c’est aussi l’un des éléments qui forme cette franchise. Sans avoir pu découvrir la version 3D, le visuel en jette déjà. Et n’oublions pas la musique disco kitch qui accompagne les nouvelles aventures de Jason. On imagine bien Jason danser le disco avec son nouveau masque tout beau, tout neuf.

Encore une fois, la formule bien que sans surprise s’avère être rentable. Les salles sont combles et Jason prend un peu plus d’ampleur. Cependant, alors qu’il arrive avec peine au sommet de son œuvre, Vendredi 13 s’essouffle presque déjà. Et les opus qui vont suivre ne remonteront pas le niveau. A partir de ce troisième film, la saga des Vendredi 13 s’achève pour faire place au règne de Jason Voorhees. En effet, la saga prendra un tout autre tournant au fur et à mesure et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Vu en FR – Blu Ray

Ce film a lui aussi sa version Blu Ray restaurée et elle est de meilleure qualité que celle du deuxième film. Concernant les contenus, les bonus apportent leur lot de nouvelles informations sur le tournage. Pour les petits curieux, je vous conseille le documentaire un peu long mais complet Crystal lake memories qui est bien plus intéressant que His name was jason.

Edition Blu Ray : https://www.amazon.fr/Vendredi-13-Chapitre-vendredi-Speciale/dp/B017DFWR64/ref=sr_1_9?s=dvd&ie=UTF8&qid=1526043535&sr=1-9&keywords=vendredi+13

Bonus compris dans cette édition remasterisée: 

• Coupes sanglantes : La terreur en 3D 
• L'héritage du masque
• Le slasher movie: Viser la jugulaire 
• Les contes du camp sanglant : Chapitre 2 et 3 
• Bande annonce cinéma originale