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Les Zombies Cannois - The dead don't die

Les Zombies Cannois - The dead don't die

The Dead Don’t Die où quand Jim Jarmusch oublie d’être subtil, soit le mode d’emploi des zombies pour les nuls.

Enfin, après avoir découvert la claque coréenne de Bong Joon-Ho, Parasite, la palme d’or de la dernière édition du festival de Cannes. Je m’atèle au film d’ouverture de cette édition 2019. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu'il s'agit d'une bonne année pour le cinéma de genre qui gagne en reconnaissance par ses pairs. Ce film d’ouverture du Festival de Cannes, c’est le nouveau cru du réalisateur Jim Jarmusch, un film sur…

LES ZOMBIES !

Mettez vos cerveaux à l'abris car ils ont la dalle. 

Étonnant non ?

C'est la première fois qu'un film de zombies inaugure le festival. Et il ne s'agit pas du seul film sur le thème des zombies à se taper l'incruste sur le tapis rouge puisque Zombi Child de Bertrand Bonello traite du même thème. Si les deux longs métrages choisissent le mythe des morts-vivants, ils vont cependant dans des directions opposées : alors que The Dead Don't Die suit la tradition du zombie instaurée par Romero tout en semblant s'axer dans la veine de Shaun Of The Dead, Zombi Child lui partira aux origines des morts-vivants, les zombies vaudou plus dans l'esprit des premiers films de morts-vivants. 

Zombi Child de Bertrand Bonello présenté à la quinzaine des réalisateurs

Bon,même si j’ai un peu fini par être en overdose de ces gentils morts-vivants avides de chairs fraîches, je suis plutôt friande des zombies donc je n'ai pas pu résister. Cependant, j'ai tout de même peur que ce long métrage me fasse l'effet d'une douche froide. Et contrairement à Parasite que j’ai visionné presque au lendemain de sa sortie, j’ai repoussé jusqu’à la dernière séance pour visionner The Dead Don't Die. Car si Jim Jarmusch s’est fait un nom dans le milieu du septième art, s'il est habitué du tapis rouge et si son casting est plus qu’alléchant, les critiques concernant son œuvre zombiesque sont plutôt sanglantes mais pas dans le bon sens du terme. Le film ne passe même pas la barre des 6/10 sur le site Senscritique.

A croire que les zombies de Jim Jarmusch manque de mordants!

Réalisation : Jim Jarmusch

Avec : Bill Murray, Tilda Swinton, Chloé Sévigny, Adam Driver,...

Nationalité : USA 
Genre : Horreur  Morts Vivants 
Année de production : 2019
Titre original :  The Dead Don't Die

Le pitch: Dans la petite ville paisible de campagne de Centerville, les habitants sont attaqués par des zombies. Trois policiers et une mystérieuse Écossaise vont faire équipe pour tenter de les vaincre.

Et pourtant, sur le papier The Dead Don’t Die avait tout pour plaire. C’était LE FILM du Festival de Cannes que je voulais voir par-dessus tout. On peut dire qu’il présentait des arguments de poids: Film de zombie et Bill Murray au casting.

Eh hop, j’étais séduite! 

Bon j’avoue, il m’en fallait peu. Mais j’avais tellement aimé voir Bill Murray dans le foutraque Zombieland qu’il me tardait de le revoir dans une comédie de zombies.

Bill Murray a du chien en zombie non ?

Et puis quand Adam Driver (mon petit chouchou de la série Girls), Iggy Pop, Chloé Sévigny (que j’adore depuis que je l’ai découverte dans Kids) et enfin Tilda Swinton s’ajoutaient aux casting. Je disais BANCO !

Pour son trio principal, le réalisateur choisit des acteurs avec qui il a déjà eu l'occasion de collaborer. Tout d'abord Bill Murray qui figure dans son mythique Coffee and cigarette ou encore Broken flowers, Adam Driver dans son film Paterson et aussi Tilda Swinton dans Only lovers left alive son film de vampires. Cependant, ce casting 5 étoiles me mettait aussi en garde car bien souvent plus le casting est fourni, plus le contenu du film est vide de sens. Mais bon, malgré mes appréhensions, je décide tout de même de me lancer dans cette comédie d’outre-tombe.

Bon finalement, c'est une semi douche froide que je me prends en pleine tronche, le film n'est pas si mauvais. Cependant les zombies de The Dead Don't Die n’arrivent pas à me conquérir totalement. Et plusieurs éléments m’irisent le poils. 

Tout d’abord, le choix du film de genre n’est pas anodin, Jim Jarmusch entreprend de mettre en œuvre un film de zombies. Un choix particulier lorsque l’on connait le genre du bonhomme. Bon en 2013, il s’était tout de même lancé dans le film fantastique de vampires avec Only Lovers Left Alive, alors les zombies, maintenant pourquoi pas?

Mais n’est pas maître du genre qui veut l’être et cette œuvre en est la preuve. Jim Jarmusch installe son invasion zombie dans la petite ville hors du temps de Centerville. Tout semble calme et tranquille dans Centerville jusqu’à ce qu’un événement météorologique réveille les morts, et ce sous une lune aux couleurs psychédéliques.

Bon sur ce point, The Dead Don’t Die s’installe dans un cadre classique de film de morts-vivants. Et nos tendres zombies sont macabres. Au passage on fera un petit coucou à la femme de Jim Jarmusch, Sara Driver qui n'est autre que la compagne zombie avide de café d' Iggy Pop. Les morts-vivants de Jarmusch finissent en poussières (Ashes to ashes comme on nous le fera remarquer sans aucune subtilité). De plus, ses morts-vivants ressemblent étrangement à ceux de Dawn of the dead/Zombie : ils reviennent inlassablement vers ce qu’ils connaissent et aiment le plus. Quand Iggy Pop zombie réclamera du « café », d'autres morts-vivants voudront du « xanax » ou encore des « bonbons » de quoi changer du classique « brains ». Une version moderne de la critique sociale de Romero ou bien une redite maladroite, c’est un peu des deux à vrai dire. En outre, les zombies de Jarmusch remplissent plutôt bien le cahier des charges de Romero : Zombies lents, cannibales, désincarnés, …

Malheureusement, le hic ou surtout les hics sont ailleurs. The Dead Don’t Die bien qu’il ne soit pas mauvais en tous points est bourré d’erreurs de jugements qui l’affaiblisse inlassablement.

Le cul entre deux ou trois chaises!

Dans un premier lieu, The Dead Don’t Die oscille durant 1h43 entre nanar, film méta, film de genre, intello et comédie. Et ce, sans jamais décider vers quel genre il tendra au final. Fatalement, il en ressort une œuvre qui n’aboutit jamais vraiment. Elle ne va pas au bout de ses idées et propositions mais les ébauche seulement. Tantôt nanardesque avec l’apparition d’une soucoupe volante (sans aucunes raisons apparente), tantôt genrée par la présence des dévoreurs de chairs fraîches, tantôt méta par ses références à la pop culture mais aussi la mise en abîme de ses acteurs et enfin à la limite du ridicule lorsque le tout s’imbrique maladroitement. Mais quand un film comme Shaun of the dead mettait en avant une comédie zombiesque en digne descendante de Romero, The Dead Don’t Die fait un flop. Pas assez burlesque pour être crédible dans ses moments de folies mais pas assez intello pour remplir tous les critères, elle patauge et oscille sans jamais faire de choix. Du coup, The Dead Don’t Die  a un goût amer d'inachevé qui finalement ressemble plus à un pot pourris d’idées pas toujours cohérentes. En outre, c’est un peu comme si Jim Jarmusch n’avait pas trop su quoi faire de toutes ses idées pour décider d’abandonner toute logique. Miraculeusement, le film tient tout de même la route mais on constate avec tristesse qu’il aurait pu faire mieux.

Dora l'exploratrice au pays des zombies ou quand le méta devient didactique. 

Et ce n’est pas le seul point faible du film. Autre gros gâchis dans The Dead Don’t Die, c’est son aspect méta pas du tout maîtrisé.

On a bien saisi, depuis quelques temps toutes les œuvres un tant soit peut geeks ou horrifiques se parent de leurs plus belles références métas.  Et quand Wes Craven révolutionnait les slashers en lançant sa saga méta/fan de cinéma et d'horreur, les nouvelles productions cinématographiques sont quant à elles plus ou moins douée pour remplir cette tache. Si Happy Birthdead, Scream Queen, Detention ou encore You Might Be The Killer s'en sorte plutôt bien voire même haut la mains. Certaines comme Avengers : Endgames et Men In Black : International ne font pas dans la dentelle quand il s'agit de faire des clins d’œils à la pop culture ( je ne me remet toujours pas du marteau de Chris H. dans MIB : International ). Pour le coup, c'est un peu comme si la private joke était dorénavant de l'ordre du domaine public.  

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que The Dead Don't Die n'est pas franchement réussi sur cet aspect là. C'est bien dommage parce qu'une oeuvre méta réussie, c'est tellement jouissif, comme les dernières minutes de Deadpool quoi! Mais là Jim Jarmusch a foutrement raté le coche. Il ne livre pas une oeuvre méta mais une oeuvre didactique à la limite de la lourdeur. C'est un peu comme si le spectateur se retrouvait face à un épisode de Dora L'exploratrice, ce qui est loin d'être agréable. Quand Jim Jarmusch aurait pu faire un clin d’œil subtil avec la Pontiac conduite par Selena Gomez (La nuit des morts vivants), il se sent obligé de marquer la référence à Romero. Quand le porte clé Star Wars aurait pu être une sorte de Easter Egg hilarant, on nous l’explicite encore une fois. Les scènes se répètent et deviennent lourdes et rasoirs. De même que la chanson du film, The Dead Don’t Die « la musique du film » comme le dit si bien Adam Driver est mise en avant comme un placement de produit loin d’être discret. Et enfin, quand les acteurs semblent conscients de leur conditions d’acteurs et mentionnent le scénario ou encore le réalisateur, là encore l’idée n’est pas aboutie.

S'en est à tel point qu'on en vient à se demander si le scénario tient la route et si toute ces distractions geeks ne sont pas présentes pour camoufler un manque flagrant de contenu. Parce que oui, à part ses références, The Dead Don't Die ne raconte pas grand chose finalement. Il tourne en rond, se répète et ne renouvelle en aucun point le genre du zombie. Jim Jarmusch gagne du temps en blabla pour un effet minimal et un arc narratif moyen. 

En bref, The Dead Don’t Die est un film moyen qui s'est empêtré dans un sous genre du genre qui n'a que trop été adapté au cinéma. A vouloir faire le bon élève, Jim Jarmusch offre un long métrage trop scolaire et timide qui n'embrasse pas totalement l'aspect foutraque qu'il nous promettait. Jim Jarmusch a sans aucun doute révisé ses classiques avant de réaliser son film et il ne peux s'empêcher de faire dans la surenchère de références. Non loin d’être un échec total, The Dead Don’t Die est tout de même un plaisir coupable même s’il nous agace comme un premier de la classe qui aurait besoin d’expliciter tout ce qu’il montre à l’écran. L’apothéose s’agence dans ce final (pas DU TOUT SUBTIL) reprenant clairement la pensée de Romero dans son Dawn of the dead / Zombie sur la critique sociale à travers le consumérisme des zombies. Ce même consumérisme qui les poussent à revenir à ce qu'ils connaissent le mieux, le sommet du capitalisme et du pouvoir d'achat : Le centre commercial. Sauf que Romero était tout de même un peu plus subtil que Jarmusch. Finalement, The Dead Don’t Die est un film didactique qui a oublié d’être subtil et surtout le fonctionnement d’une œuvre méta. Une oeuvre qui certe doit expliciter certaines références mais pour mieux en cacher d'autres. Comme un jeu de piste que le cinéphile s’amuserait à résoudre. The Dead Don't Die n'est donc pas un navet mais c'est un film moyen qui s'est perdu dans des clichés surexploités. 

Vu en VOSTFR à l'UGC Confluence

 

 

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